20 ans de Composition Gallery - Entretien avec le fondateur
Il y a vingt ans, acheter des œuvres d’art de qualité muséale en ligne était largement perçu comme risqué — voire imprudent. La confiance se construisait en face à face, les prix manquaient de transparence et l’acquisition digitale de pièces importantes était loin d’être courante. C’est dans ce contexte que Composition Gallery est née, en faisant très tôt le choix d’un modèle international, digital et sans compromis sur les standards de qualité, bien avant que le marché ne suive cette évolution.
À l’occasion de ces deux décennies d’activité, nous avons rencontré Kris Ghesquière, fondateur de Composition Gallery, pour évoquer les origines de la galerie, ses valeurs et sa vision du marché de l’art contemporain.
En bref
- Galerie en ligne internationale représentant environ 600 artistes blue-chip
- Expéditions réalisées vers plus de 50 pays
- Inventaire soigneusement curaté de près de 10 000 œuvres — estampes, sculptures, photographies et objets de design
- Contrôles d’authenticité rigoureux, documentation détaillée et systèmes de paiement sécurisés
- Équipe multilingue (8 langues) assurant une communication précise à l’échelle internationale
De collectionneur à galeriste
Votre parcours dans le monde de l’art a commencé comme collectionneur, et non comme marchand. Comment cette évolution s’est-elle faite ?
Mon rapport à l’art a commencé au début de ma vingtaine, porté par la curiosité plutôt que par une stratégie. Je collectionnais instinctivement des œuvres contemporaines et, à l’occasion, j’en revendais une pour en acquérir une autre qui me semblait plus juste. Progressivement, je me suis rendu compte que je vendais davantage que je n’achetais.
Cette évolution a naturellement conduit à la création de Kunzt Gallery en Belgique, à une époque où les galeries en ligne étaient encore rares en Europe — ce qui fait probablement de nous l’une des galeries en ligne les plus anciennes encore actives sur le continent. Ce qui avait commencé de manière intuitive est devenu une structure professionnelle, fondée sur l’expérience, la continuité et une vision à long terme.
Il y a cinq ans, nous avons adopté le nom Composition Gallery. Cette nouvelle identité reflétait mieux ce que la galerie était devenue : plus internationale, plus lisible dans son positionnement et tournée vers un public global plutôt que local.
La vision de la galerie
Quelle était l’ambition initiale de Composition Gallery ?
Supprimer les barrières inutiles. L’art est par nature international, mais l’accès y a longtemps été limité par la géographie. Il y a vingt ans, l’achat en ligne d’œuvres importantes était inhabituel, mais il était évident que l’accès numérique deviendrait essentiel. Le véritable enjeu n’était pas technologique, mais lié à la confiance.
Dès le départ, l’objectif a été de construire une structure capable d’inspirer une confiance durable : des prix transparents, une documentation précise, des standards cohérents et un sens aigu des responsabilités.
Le choix du tout digital
Pourquoi avoir opté résolument pour un modèle en ligne plutôt que pour une galerie physique ?
Pour la liberté et la portée. J’ai vécu dans plusieurs pays — la Belgique, la France, l’Uruguay et aujourd’hui la Géorgie — et j’ai voyagé dans plus de cent pays au cours des vingt dernières années. Cette expérience a profondément influencé ma compréhension des collectionneurs, des cultures et de la logistique.
Une galerie en ligne n’était pas un concept théorique, mais une réponse pragmatique à une réalité mondiale. Un collectionneur à New York, Singapour ou Paris bénéficie du même niveau d’attention, souvent le jour même. Cette égalité d’accès est fondamentale.
Les premiers défis : inventaire et confiance
Quels ont été les principaux obstacles au début ?
Sans hésitation : la confiance. Nous avons commencé avec une centaine d’œuvres issues de ma collection personnelle. Aujourd’hui, l’inventaire compte près de 10 000 pièces, provenant de galeries établies, d’éditeurs reconnus et de collectionneurs privés de longue date.
À l’époque, la prudence face aux achats en ligne de grande valeur était compréhensible. La réponse n’a pas été le marketing agressif, mais la constance : des descriptions exactes, une communication claire, une logistique soignée et un sens des responsabilités. Avec le temps, un parcours sans faute devient en soi une preuve de crédibilité.
Ce qui distingue Composition Gallery
Comment définiriez-vous aujourd’hui la position de la galerie ?
Premièrement, la curatelle avant le volume. Nous ne cherchons pas à proposer tout ce qui est disponible sur le marché. Nous présentons uniquement des œuvres répondant à des standards institutionnels et de marché. Nos artistes sont présents dans de grandes collections et musées internationaux.
Deuxièmement, l’intégrité des prix. Nous ne gonflons pas les prix pour ensuite simuler des remises. Les réductions artificielles sapent la confiance et faussent le marché. Les prix sont établis correctement dès le départ, en fonction de l’état, de la provenance et du contexte du marché.
Troisièmement, l’implication humaine. Bien que le fonctionnement soit digital, le processus n’est pas automatisé. Les collectionneurs échangent avec des personnes qui comprennent l’œuvre, la logistique et la responsabilité que chaque transaction implique.
Une position claire face aux méga-plateformes
Quel est votre regard sur les grandes plateformes d’art à grande échelle ?
Beaucoup privilégient la quantité à la cohérence. Le résultat est souvent une offre pléthorique, d’une qualité inégale, avec des prix incohérents et une responsabilité limitée. L’art devient un simple article de catalogue plutôt qu’une acquisition réfléchie.
Notre approche est volontairement plus resserrée : moins d’œuvres, davantage de contexte et une communication directe. Les collectionneurs sérieux préfèrent la clarté à l’abondance.
Origine et curatelle
D’où provient l’inventaire ?
De galeries de premier plan, d’éditeurs reconnus et de collectionneurs privés de longue date. Chaque œuvre est examinée en termes d’authenticité, d’état et de justesse de prix avant d’être proposée. Le potentiel commercial seul n’est jamais suffisant.
Pourquoi la Géorgie ?
Votre base en Géorgie surprend certains clients. Pourquoi ce choix ?
Il est important de préciser que la Géorgie est pour moi une base personnelle, et non un centre logistique ou opérationnel de la galerie. Les œuvres de Composition Gallery ne se trouvent pas en Géorgie. Elles sont conservées auprès de galeries partenaires, d’éditeurs et de sites de stockage professionnels en Europe, aux États-Unis, en Asie et en Amérique du Sud, d’où elles sont expédiées directement.
L’emballage et le transport international sont assurés par des partenaires spécialisés dans ces régions. Il n’y a ni stockage ni regroupement en Géorgie. Ainsi, un collectionneur à Londres ou à New York reçoit son œuvre via un opérateur logistique local de tout premier niveau, garantissant sécurité et efficacité.
Mon choix de vivre en Géorgie est motivé par mon attachement à la nature et à l’histoire. J’y possède une maison en montagne, où je me retire régulièrement, entouré de forêt et de silence. Cet équilibre entre une activité professionnelle intense et l’espace physique est essentiel à ma manière de travailler.
Par ailleurs, je suis profondément attaché à l’architecture historique de Tbilissi. Au fil des années, j’ai acquis et restauré plusieurs bâtiments de l’époque tsariste, en repensant leurs intérieurs tout en respectant leur caractère d’origine. Le design n’est pas une extension commerciale de mon activité, mais une passion sincère. Être situé entre l’Europe et l’Asie me permet également de porter un regard indépendant et de long terme sur un réseau véritablement mondial.
Instaurer la confiance en ligne
Comment répondez-vous aux préoccupations liées à l’authenticité et aux transactions internationales ?
Par la transparence, la structure et le suivi humain. Des images en haute résolution, des rapports d’état détaillés, des certificats d’authenticité, des paiements sécurisés et des expéditions internationales assurées constituent la base technique.
Au-delà de cela, la confiance repose sur un accompagnement personnalisé : pas de paniers anonymes ni de processus impersonnels. Chaque acquisition est suivie en interne, du premier contact à la livraison finale, en coordination constante avec des partenaires de confiance dans le monde entier. Cela garantit cohérence, clarté et responsabilité.
En plus de vingt ans et avec des livraisons dans plus de cinquante pays, nous n’avons jamais connu de litige lié à l’authenticité. Ce n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un processus rigoureux.
Conseils aux nouveaux collectionneurs en ligne
À quoi doivent-ils être attentifs ?
La longévité et la réputation sont essentielles. Il faut s’intéresser à l’histoire de la galerie, aux avis et à sa présence sur des plateformes reconnues comme Artsy ou Artnet. Poser des questions, demander de la documentation et solliciter des images ou des vidéos supplémentaires est tout à fait normal. Une galerie professionnelle accueille l’examen critique.
Investissement et pérennité de la valeur
Certains artistes sont-ils des choix plus sûrs ?
Nous ne donnons pas de conseils financiers formels. L’art n’est pas une formule. Néanmoins, pour des budgets importants, la conservation de la valeur est un critère pertinent. Historiquement, des artistes blue-chip tels que Warhol, Picasso, Miró, Chagall, Lichtenstein ou Kusama ont démontré une stabilité sur le long terme.
Perspectives
Comment voyez-vous l’évolution du marché de l’art en ligne ?
Vers davantage de transparence et des modes de découverte plus intelligents. Nous investissons dans de meilleurs outils de recherche, des contenus multilingues et une curatelle assistée par l’IA — non pour remplacer l’expertise humaine, mais pour la soutenir. La prochaine phase privilégiera la profondeur et la fiabilité plutôt que la simple échelle.
Affinités personnelles
Quels artistes vous touchent le plus personnellement ?
Arnulf Rainer pour son intensité ; Robert Longo et Ed Ruscha pour leur précision ; Zhang Xiaogang et Nobuyoshi Araki en Asie ; Zanele Muholi pour sa clarté émotionnelle ; et Bernd et Hilla Becher pour la manière dont ils ont su insuffler une âme à l’architecture industrielle.
Ma collection personnelle comprend des estampes, des sculptures et des photographies, chaque œuvre étant liée à un moment ou à une rencontre particulière.
Art, architecture et espaces de vie
Votre travail se situe de plus en plus à la croisée de l’art, de l’architecture et des espaces habités. Comment le design intérieur est-il devenu partie intégrante de votre pratique ?
L’art et l’espace sont indissociables. L’œuvre juste transforme un intérieur, et un espace bien pensé magnifie l’œuvre. Je réalise chaque année un nombre limité de projets d’architecture intérieure en Amérique du Sud, en Europe et, de plus en plus, en Chine. Plus d’informations sont disponibles sur Ghesquiere.Co.
Reconnaissance éditoriale
Au fil des années, mon travail a été présenté dans des publications internationales, notamment ELLE Decor, qui a consacré un reportage à mon estancia restaurée en Uruguay, ainsi que dans des médias géorgiens d’architecture et de design tels que Interier Magazine et Homeis.ge.
Ces articles portaient sur des projets aboutis : ma maison de montagne en Géorgie, la restauration d’un appartement de l’époque tsariste à Tbilissi et un appartement d’accueil conçu pour des amis et collaborateurs. Aucun de ces sujets n’était commandité ; ils sont nés naturellement d’un travail au long cours à l’intersection de l’art, du design et de l’habitat.
Note finale
Après vingt ans, la responsabilité reste la même : accompagner les collectionneurs avec rigueur, communiquer avec transparence et traiter chaque acquisition — petite ou grande — avec le même sérieux. La confiance n’est pas un slogan. Elle se construit patiemment, transaction après transaction.
Besoin d’aide pour choisir une œuvre ?
Vous recherchez un artiste ou une pièce précise ?
Indiquez-nous ce que vous avez en tête et nous vous proposerons une sélection soigneusement élaborée.
© 2025 Composition Gallery — Entretien avec Kris Ghesquière
Regards du marché
Collectionneur privé, Londres
« Au fil des années, Composition Gallery a joué un rôle déterminant dans la constitution de ma collection. Le conseil est mesuré, précis et constamment orienté vers le long terme. »
Conseiller en art indépendant, Berlin
« Dans un environnement en ligne qui privilégie souvent le volume, Composition Gallery se distingue par sa sélectivité et sa rigueur interne. Leur approche correspond à la manière dont les conseillers évaluent la qualité, la provenance et la cohérence du marché. »
Observation du marché de l’art
« Composition Gallery fait partie d’un petit groupe de galeries en ligne pionnières qui ont professionnalisé les transactions digitales bien avant leur généralisation. »
Il y a vingt ans, acheter des œuvres d’art de qualité muséale en ligne était largement perçu comme risqué — voire imprudent. La confiance se construisait en face à face, les prix manquaient de transparence et l’acquisition digitale de pièces importantes était loin d’être courante. C’est dans ce contexte que Composition Gallery est née, en faisant très tôt le choix d’un modèle international, digital et sans compromis sur les standards de qualité, bien avant que le marché ne suive cette évolution.
À l’occasion de ces deux décennies d’activité, nous avons rencontré Kris Ghesquière, fondateur de Composition Gallery, pour évoquer les origines de la galerie, ses valeurs et sa vision du marché de l’art contemporain.
En bref
- Galerie en ligne internationale représentant environ 600 artistes blue-chip
- Expéditions réalisées vers plus de 50 pays
- Inventaire soigneusement curaté de près de 10 000 œuvres — estampes, sculptures, photographies et objets de design
- Contrôles d’authenticité rigoureux, documentation détaillée et systèmes de paiement sécurisés
- Équipe multilingue (8 langues) assurant une communication précise à l’échelle internationale
De collectionneur à galeriste
Votre parcours dans le monde de l’art a commencé comme collectionneur, et non comme marchand. Comment cette évolution s’est-elle faite ?
Mon rapport à l’art a commencé au début de ma vingtaine, porté par la curiosité plutôt que par une stratégie. Je collectionnais instinctivement des œuvres contemporaines et, à l’occasion, j’en revendais une pour en acquérir une autre qui me semblait plus juste. Progressivement, je me suis rendu compte que je vendais davantage que je n’achetais.
Cette évolution a naturellement conduit à la création de Kunzt Gallery en Belgique, à une époque où les galeries en ligne étaient encore rares en Europe — ce qui fait probablement de nous l’une des galeries en ligne les plus anciennes encore actives sur le continent. Ce qui avait commencé de manière intuitive est devenu une structure professionnelle, fondée sur l’expérience, la continuité et une vision à long terme.
Il y a cinq ans, nous avons adopté le nom Composition Gallery. Cette nouvelle identité reflétait mieux ce que la galerie était devenue : plus internationale, plus lisible dans son positionnement et tournée vers un public global plutôt que local.
La vision de la galerie
Quelle était l’ambition initiale de Composition Gallery ?
Supprimer les barrières inutiles. L’art est par nature international, mais l’accès y a longtemps été limité par la géographie. Il y a vingt ans, l’achat en ligne d’œuvres importantes était inhabituel, mais il était évident que l’accès numérique deviendrait essentiel. Le véritable enjeu n’était pas technologique, mais lié à la confiance.
Dès le départ, l’objectif a été de construire une structure capable d’inspirer une confiance durable : des prix transparents, une documentation précise, des standards cohérents et un sens aigu des responsabilités.
Le choix du tout digital
Pourquoi avoir opté résolument pour un modèle en ligne plutôt que pour une galerie physique ?
Pour la liberté et la portée. J’ai vécu dans plusieurs pays — la Belgique, la France, l’Uruguay et aujourd’hui la Géorgie — et j’ai voyagé dans plus de cent pays au cours des vingt dernières années. Cette expérience a profondément influencé ma compréhension des collectionneurs, des cultures et de la logistique.
Une galerie en ligne n’était pas un concept théorique, mais une réponse pragmatique à une réalité mondiale. Un collectionneur à New York, Singapour ou Paris bénéficie du même niveau d’attention, souvent le jour même. Cette égalité d’accès est fondamentale.
Les premiers défis : inventaire et confiance
Quels ont été les principaux obstacles au début ?
Sans hésitation : la confiance. Nous avons commencé avec une centaine d’œuvres issues de ma collection personnelle. Aujourd’hui, l’inventaire compte près de 10 000 pièces, provenant de galeries établies, d’éditeurs reconnus et de collectionneurs privés de longue date.
À l’époque, la prudence face aux achats en ligne de grande valeur était compréhensible. La réponse n’a pas été le marketing agressif, mais la constance : des descriptions exactes, une communication claire, une logistique soignée et un sens des responsabilités. Avec le temps, un parcours sans faute devient en soi une preuve de crédibilité.
Ce qui distingue Composition Gallery
Comment définiriez-vous aujourd’hui la position de la galerie ?
Premièrement, la curatelle avant le volume. Nous ne cherchons pas à proposer tout ce qui est disponible sur le marché. Nous présentons uniquement des œuvres répondant à des standards institutionnels et de marché. Nos artistes sont présents dans de grandes collections et musées internationaux.
Deuxièmement, l’intégrité des prix. Nous ne gonflons pas les prix pour ensuite simuler des remises. Les réductions artificielles sapent la confiance et faussent le marché. Les prix sont établis correctement dès le départ, en fonction de l’état, de la provenance et du contexte du marché.
Troisièmement, l’implication humaine. Bien que le fonctionnement soit digital, le processus n’est pas automatisé. Les collectionneurs échangent avec des personnes qui comprennent l’œuvre, la logistique et la responsabilité que chaque transaction implique.
Une position claire face aux méga-plateformes
Quel est votre regard sur les grandes plateformes d’art à grande échelle ?
Beaucoup privilégient la quantité à la cohérence. Le résultat est souvent une offre pléthorique, d’une qualité inégale, avec des prix incohérents et une responsabilité limitée. L’art devient un simple article de catalogue plutôt qu’une acquisition réfléchie.
Notre approche est volontairement plus resserrée : moins d’œuvres, davantage de contexte et une communication directe. Les collectionneurs sérieux préfèrent la clarté à l’abondance.
Origine et curatelle
D’où provient l’inventaire ?
De galeries de premier plan, d’éditeurs reconnus et de collectionneurs privés de longue date. Chaque œuvre est examinée en termes d’authenticité, d’état et de justesse de prix avant d’être proposée. Le potentiel commercial seul n’est jamais suffisant.
Pourquoi la Géorgie ?
Votre base en Géorgie surprend certains clients. Pourquoi ce choix ?
Il est important de préciser que la Géorgie est pour moi une base personnelle, et non un centre logistique ou opérationnel de la galerie. Les œuvres de Composition Gallery ne se trouvent pas en Géorgie. Elles sont conservées auprès de galeries partenaires, d’éditeurs et de sites de stockage professionnels en Europe, aux États-Unis, en Asie et en Amérique du Sud, d’où elles sont expédiées directement.
L’emballage et le transport international sont assurés par des partenaires spécialisés dans ces régions. Il n’y a ni stockage ni regroupement en Géorgie. Ainsi, un collectionneur à Londres ou à New York reçoit son œuvre via un opérateur logistique local de tout premier niveau, garantissant sécurité et efficacité.
Mon choix de vivre en Géorgie est motivé par mon attachement à la nature et à l’histoire. J’y possède une maison en montagne, où je me retire régulièrement, entouré de forêt et de silence. Cet équilibre entre une activité professionnelle intense et l’espace physique est essentiel à ma manière de travailler.
Par ailleurs, je suis profondément attaché à l’architecture historique de Tbilissi. Au fil des années, j’ai acquis et restauré plusieurs bâtiments de l’époque tsariste, en repensant leurs intérieurs tout en respectant leur caractère d’origine. Le design n’est pas une extension commerciale de mon activité, mais une passion sincère. Être situé entre l’Europe et l’Asie me permet également de porter un regard indépendant et de long terme sur un réseau véritablement mondial.
Instaurer la confiance en ligne
Comment répondez-vous aux préoccupations liées à l’authenticité et aux transactions internationales ?
Par la transparence, la structure et le suivi humain. Des images en haute résolution, des rapports d’état détaillés, des certificats d’authenticité, des paiements sécurisés et des expéditions internationales assurées constituent la base technique.
Au-delà de cela, la confiance repose sur un accompagnement personnalisé : pas de paniers anonymes ni de processus impersonnels. Chaque acquisition est suivie en interne, du premier contact à la livraison finale, en coordination constante avec des partenaires de confiance dans le monde entier. Cela garantit cohérence, clarté et responsabilité.
En plus de vingt ans et avec des livraisons dans plus de cinquante pays, nous n’avons jamais connu de litige lié à l’authenticité. Ce n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’un processus rigoureux.
Conseils aux nouveaux collectionneurs en ligne
À quoi doivent-ils être attentifs ?
La longévité et la réputation sont essentielles. Il faut s’intéresser à l’histoire de la galerie, aux avis et à sa présence sur des plateformes reconnues comme Artsy ou Artnet. Poser des questions, demander de la documentation et solliciter des images ou des vidéos supplémentaires est tout à fait normal. Une galerie professionnelle accueille l’examen critique.
Investissement et pérennité de la valeur
Certains artistes sont-ils des choix plus sûrs ?
Nous ne donnons pas de conseils financiers formels. L’art n’est pas une formule. Néanmoins, pour des budgets importants, la conservation de la valeur est un critère pertinent. Historiquement, des artistes blue-chip tels que Warhol, Picasso, Miró, Chagall, Lichtenstein ou Kusama ont démontré une stabilité sur le long terme.
Perspectives
Comment voyez-vous l’évolution du marché de l’art en ligne ?
Vers davantage de transparence et des modes de découverte plus intelligents. Nous investissons dans de meilleurs outils de recherche, des contenus multilingues et une curatelle assistée par l’IA — non pour remplacer l’expertise humaine, mais pour la soutenir. La prochaine phase privilégiera la profondeur et la fiabilité plutôt que la simple échelle.
Affinités personnelles
Quels artistes vous touchent le plus personnellement ?
Arnulf Rainer pour son intensité ; Robert Longo et Ed Ruscha pour leur précision ; Zhang Xiaogang et Nobuyoshi Araki en Asie ; Zanele Muholi pour sa clarté émotionnelle ; et Bernd et Hilla Becher pour la manière dont ils ont su insuffler une âme à l’architecture industrielle.
Ma collection personnelle comprend des estampes, des sculptures et des photographies, chaque œuvre étant liée à un moment ou à une rencontre particulière.
Art, architecture et espaces de vie
Votre travail se situe de plus en plus à la croisée de l’art, de l’architecture et des espaces habités. Comment le design intérieur est-il devenu partie intégrante de votre pratique ?
L’art et l’espace sont indissociables. L’œuvre juste transforme un intérieur, et un espace bien pensé magnifie l’œuvre. Je réalise chaque année un nombre limité de projets d’architecture intérieure en Amérique du Sud, en Europe et, de plus en plus, en Chine. Plus d’informations sont disponibles sur Ghesquiere.Co.
Reconnaissance éditoriale
Au fil des années, mon travail a été présenté dans des publications internationales, notamment ELLE Decor, qui a consacré un reportage à mon estancia restaurée en Uruguay, ainsi que dans des médias géorgiens d’architecture et de design tels que Interier Magazine et Homeis.ge.
Ces articles portaient sur des projets aboutis : ma maison de montagne en Géorgie, la restauration d’un appartement de l’époque tsariste à Tbilissi et un appartement d’accueil conçu pour des amis et collaborateurs. Aucun de ces sujets n’était commandité ; ils sont nés naturellement d’un travail au long cours à l’intersection de l’art, du design et de l’habitat.
Note finale
Après vingt ans, la responsabilité reste la même : accompagner les collectionneurs avec rigueur, communiquer avec transparence et traiter chaque acquisition — petite ou grande — avec le même sérieux. La confiance n’est pas un slogan. Elle se construit patiemment, transaction après transaction.
Besoin d’aide pour choisir une œuvre ?
Vous recherchez un artiste ou une pièce précise ?
Indiquez-nous ce que vous avez en tête et nous vous proposerons une sélection soigneusement élaborée.
© 2025 Composition Gallery — Entretien avec Kris Ghesquière
Regards du marché
Collectionneur privé, Londres
« Au fil des années, Composition Gallery a joué un rôle déterminant dans la constitution de ma collection. Le conseil est mesuré, précis et constamment orienté vers le long terme. »
Conseiller en art indépendant, Berlin
« Dans un environnement en ligne qui privilégie souvent le volume, Composition Gallery se distingue par sa sélectivité et sa rigueur interne. Leur approche correspond à la manière dont les conseillers évaluent la qualité, la provenance et la cohérence du marché. »
Observation du marché de l’art
« Composition Gallery fait partie d’un petit groupe de galeries en ligne pionnières qui ont professionnalisé les transactions digitales bien avant leur généralisation. »
